Mot-clé : méthanisation
DECISIF : Décrire et Expertiser une Culture d’Intérêt : la SIlphie PerFoliée (2024-2027)
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Le projet PEI-AGRI DECISIF, piloté par la CRA Nouvelle-Aquitaine, vise, dans différents contextes pédoclimatiques français, à évaluer la faisabilité technique ainsi que les intérêts agro-environnementaux d'implanter de la silphie perfoliée dans une exploitation agricole pour la production d'énergie et/ou pour l’élevage.
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Élevage
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Grandes Cultures
La silphie perfoliée est une plante pérenne de la famille des astéracées d’origine nord-américaine. Après avoir été étudiée dans les années 70-80 comme fourrage, le développement du maïs a entrainé l’arrêt des études sur cette culture en France. Mais depuis 2010 la silphie connait un regain d’intérêt grâce au développement de la méthanisation qui est pour elle un nouveau débouché perçu essentiellement dans les pays de l’est, en Allemagne puis en France.
De plus les mesures visant à favoriser les services écosystémiques et les pratiques agroécologiques encouragent également l’implantation de ce type de culture pérenne. En effet, en plus d’être utilisée comme fourrage ou source d’énergie renouvelable, elle apporterait de nombreux bénéfices agronomiques et environnementaux : biodiversité, santé des sols, qualité de l’eau, attrait des pollinisateurs, stockage de carbone, érosion, phytoremédiation… Des intérêts médicinaux, pour la production de miel et le paillage ont également été signalés.
La culture est régulièrement citée dans la presse agricole et il apparait que les agriculteurs sont de plus en plus demandeurs de références sur cette plante qui a l’inconvénient de nécessiter un fort investissement à l’implantation à cause du coût élevé des semences.
Ce Groupe Opérationnel doit répondre aux interrogations des agriculteurs en objectivant les intérêts agro-environnementaux et économiques de cette plante pour leurs exploitations. Il doit également en démontrer la faisabilité technique et apporter des connaissances approfondies sur la conduite de la culture et sur son utilisation en élevage. Il apportera aussi des éléments de réflexion aux décideurs publics et professionnels sur la mise en place de nouvelles formes de rémunération des agriculteurs en particulier au travers de paiement pour services environnementaux. Enfin il permettra d’accroitre les compétences des conseillers sur la silphie qui pourront alors assurer un conseil technique de qualité auprès des agriculteurs. Avec une conduite technique et des débouchés maitrisés grâce à ce projet la surface de silphie pourra fortement augmenter et permettre des retombées importantes sur le territoire.
Objectifs
- Suivre des parcelles de silphie mises en place chez des agriculteurs afin de préciser la conduite de la culture et le potentiel de production dans diverses conditions pédoclimatiques en Nouvelle-Aquitaine
- Acquérir des connaissances sur les conditions de levée des semences de silphie et sur l'itinéraire technique d’implantation, afin de réduire au maximum le risque d’échec
- Engager un travail sur la sélection de cette plante pour permettre en particulier d’en réduire le coût d’implantation
- Explorer différentes possibilités d’utilisation de la silphie comme fourrage, et en évaluer les intérêts pour les élevages bovins et ovins en comparaison des rations actuelles.
- Evaluer son intérêt pour l’apport de ressources alimentaires aux abeilles domestiques et autres pollinisateurs, et pour la production de miel.
- Agréger les résultats pour fournir une évaluation multicritère de l’intérêt de la mise en place de silphie dans une exploitation agricole, en fonction des débouchés visés (élevage et méthanisation) et définir un plan d’investissement et de retour sur investissement
- Expertiser l’intérêt de la silphie sur des zones à enjeux particuliers (Natura 2000, bassin d’alimentation de captage, ZNT...)
- Diffuser les résultats de manière à informer objectivement les conseillers et agriculteurs des intérêts et limites de l’implantation de silphie sur une exploitation avec élevage et/ou méthaniseur.
PAMPA : Promouvoir Agroécologie & Méthanisation Par les Associations culturales
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Ce projet vise à évaluer les impacts agronomiques, environnementaux et économiques des cultures intermédiaires en association, valorisés pour la méthanisation, dans le contexte climatique du centre-ouest de la France (Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine).
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Grandes Cultures
Les prix faibles de vente des cultures traditionnelles et des produits de l’élevage ainsi que l’augmentation des charges poussent les agriculteurs à optimiser leur système et à rechercher de nouvelles sources de revenus. Une solution est de valoriser les cultures intermédiaires (d’été ou d’hiver) afin de récolter 3 cultures en 2 ans. Cette pratique agroécologique permet d’augmenter la valeur ajoutée à l’hectare et de diversifier les cultures produites sur l’exploitation. Cette valorisation a l’avantage de maintenir une continuité dans la couverture des sols qui permet principalement de limiter les risques de transfert d’azote et d’érosion mais comporte aussi des intérêts sur la fertilité du sol, le stockage du carbone et la gestion des bioagresseurs.
La filière méthanisation constitue une source de valorisation de la biomasse produite par ces cultures intermédiaires. En effet, une partie plus ou moins importante des matières premières utilisées en méthanisation sont des produits végétaux qui sont apportés en complément ou non des effluents d’élevage. Il peut s’agir soit de cultures dédiées à la méthanisation, soit de cultures intermédiaires, appelées dans ce cas des CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Énergétique).
Avec un itinéraire technique (ITK) adapté, elles permettent de concilier production de biomasse et intérêts agronomiques et environnementaux des cultures intermédiaires réglementaires (CIPAN).
La filière méthanisation est en plein développement. Inclure des CIVE dans la ration du méthaniseur est envisageable aussi bien pour les petites unités (exploitation agricole) que pour les unités industrielles afin de sécuriser leurs sources d’approvisionnement. Certains projets, en zone céréalière prévoient d’alimenter le méthaniseur avec un gisement composé majoritairement de CIVE.
De plus en plus d’agriculteurs sont donc en attente de réponses techniques sur la conduite des CIVE afin d’allier productivité et durabilité de leur système.
La tendance est actuellement d’implanter des CIVE d’hiver en culture pure (seigle, triticale). Cependant l’utilisation d’une culture « en pure » pourrait à moyen terme, (i) induire des problèmes sur la gestion de certains bioagresseurs (maladies, adventices), (ii) présenter une régularité de rendement moins importante face aux aléas climatiques et (iii) occasionner des conditions plus pénalisantes pour la culture suivante (« faim d’azote »). L’introduction d’associations pourrait, a priori, limiter ces problèmes et permettent une diversification plus importante des espèces cultivées. Celles-ci peuvent également être utilisées comme fourrages pour l’élevage en situation de pénurie.
Ce projet sera centré sur les CIVE d’hiver permettant d’allier production de biomasse et les avantages multiples d’une culture intermédiaire (piégeage des nitrates, lutte contre l’érosion, amélioration de la structure du sol, lutte contre les adventices). Étant implantées à l’automne et récoltées au printemps, elles valorisent l’eau de la période hivernale et ne nécessitent donc pas d’irrigation à contrario des CIVE d’été. Par conséquent, leur potentiel de production en biomasse est plus stable.
Ce projet vise à évaluer les impacts agronomiques, environnementaux et économiques des cultures intermédiaires en association, valorisés pour la méthanisation, dans le contexte climatique du centre-ouest de la France (Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine).
À partir d’expérimentations, le projet vise à répondre aux sous objectifs suivants :
- Définir les associations de Cultures Intermédiaires destinées à la méthanisation permettant de gagner en performance et résilience grâce à une économie d’intrants et la valorisation de la biomasse (double fin possible : élevage et/ou méthanisation).
- Évaluer les bénéfices économiques et environnementaux de la valorisation énergétique de chaque association culturale expérimentée.
- Connaître l’impact des associations culturales d’hiver sur la culture suivante vis-à-vis de la gestion des bioagresseurs, de la conduite de la fertilisation et de la disponibilité en eau.
- Transférer les résultats auprès des deux publics cibles : méthaniseurs et éleveurs. Valoriser les résultats obtenus des expérimentations sous forme de fiches techniques d’aide à la décision pour l’implantation d’associations en interculture en fonction du contexte pédoclimatique et des objectifs des agriculteurs (type de valorisation, consommation d’intrants, bénéfices agronomiques..).