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CANEPA

- Article actualisé le

La question des effets des pesticides sur la santé humaine est un sujet de préoccupation croissant pour les professionnels et la population générale. Le projet CANEPA porte sur l'évaluation de l’exposition aux pesticides des travailleurs dans les vergers de pommiers. Il vise aussi à comprendre les critères de décision des pomiculteurs en matière de conduite des vergers et de protection sanitaire.

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    Arboriculture
vignette - CANEPA
# fongicide# fruits et légumes# herbicide# insecticide# performance# pesticide# phytosanitaire# verger

L’étude CANEPA s’inscrit comme la poursuite du programme PESTEXPO, mis en place en Aquitaine et en Normandie en 2000. Ce programme vise à développer des études d’observation en champ sur les expositions aux pesticides, dans les conditions habituelles de travail. Des études ont été menées au cours des années passées sur les traitements en vigne, blé, maïs, maraîchage plein champs, sous serres et aussi en élevage…L’exposition des travailleurs a été décrite lors des applications de traitements, mais aussi lors des tâches au contact des végétaux en vigne et maraîchage et lors de la récolte ou des vendanges. Ces études ont permis de connaître le niveau d’exposition lors de plus de 200 journées de travail, en détaillant les expositions lors de la préparation des bouillies, de leur application, du nettoyage du matériel,… Elles ont aussi permis de comprendre les circonstances qui font varier les expositions (matériel, mode de culture, formulation, équipements de protection, incidents,…).
Peuvent participer à l’étude CANEPA toute personne travaillant sur une exploitation de pommiers ou de poiriers (homme ou femme, chef d’exploitation, salarié permanent ou temporaire) de façon volontaire, pour différentes opérations : soit lors de journées d’application de ces produits, soit lors de journées de travail au contact des arbres après les traitements, soit lors de la récolte des fruits.
Cette étude en vergers porte sur des spécialités commerciales contenant du captane et/ou du dithianon.
Au total, environ 150 journées d’observations sont prévues dans 3 zones géographiques : le Sud-Ouest, la Normandie et la région Rhône Alpes.
L’intervention est menée de manière à ne pas modifier les conditions habituelles du traitement ou des tâches réalisées, sans rallonger la journée de travail de la personne observée.
Au début de chaque tâche lors d’une journée de traitement : préparation, application, nettoyage ou de travail dans les vergers (éclaircissage, récolte …), onze patches (carrés en coton) sont disposés à divers endroits sur la peau de la personne observée; sous les vêtements, des gants et une casquette en coton sont également fournis (voir schéma). Une pompe et des filtres peuvent permettre de recueillir ce qui pourrait se déposer dans les voies respiratoires (cf schéma sur fichier joint).
Au cours de la journée, les intervenants scientifiques restent dans les vergers et relèvent divers paramètres (nature des parcelles, caractéristiques du matériel, température, vent, éventuels incidents…) sur des cahiers, sans intervenir sur le déroulement de la journée de travail. Il n’y a pas de prise de sang.
Une caractérisation de l’environnement de travail est réalisée en prélevant des éléments représentatifs de ce que touche le travailleur au niveau des arbres, en effectuant des frottis avec des lingettes sur les surfaces que le manipulateur touche au niveau du matériel, en déposant des échantillonneurs d’air passifs (voire actifs) au niveau des environnements des lieux de travail, et éventuellement en échantillonnant des poussières. Il est également proposé un recueil d’urines et de mèches de cheveux à des travailleurs volontaires.
Les analyses en laboratoire de tous les échantillons prélevés permettront de quantifier les doses reçues par l’utilisateur, susceptibles ensuite d’être absorbées par voie cutanée ou respiratoire et/ou les quantités dans les environnements de travail.
Parallèlement à cette approche, un volet agronomique est destiné à décrire le système de production (conventionnel, bio, intégré…) et les règles de décision en matière de protection phytosanitaire des vergers.

Coordination générale : Isabelle BALDI et Marie-Hélène DEVIER
Partenaire du réseau RAIN : Francis MACARY

Objectifs

Les données de cette étude permettront de mieux comprendre les expositions aux pesticides des arboriculteurs. Cette connaissance est essentielle pour développer des mesures de prévention adaptées, et pour étudier les éventuels risques pour la santé des travailleurs. Elle donnera lieu à des publications scientifiques, dans le respect complet de l’anonymat des participants, à un séminaire collectif de restitutions et pour chaque pomiculteur visité, à une présentation des contaminations enregistrées sur sa personne.

Résultats

24 exploitations suivies majoritairement spécialisées dans l’arboriculture – 109 volontaires.
• 158 observations de traitements pesticides ou de travaux en réentrée (tâches effectuées au contact
de végétaux ayant reçu des traitements pesticides : taille en vert, éclaircissage, palissage, récolte).
• Matières actives choisies comme représentatives de la culture « pomme » : captane et dithianon
• 1ère étude française en conditions non-contrôlées sur les expositions aux pesticides en pomiculture
▪ Dosages d’environ 3800 échantillons et de nombreuses variables explorées
▪ Données par parties du corps et par tâche• Les niveaux d’exposition durant les tâches de réentrée apparaissent comme plus élevés que durant les traitements. Il convient d’étudier les déterminants de l’exposition et essayer d’expliquer les niveaux observés. Un travail similaire sera également fait pour les récoltes.

Source: https://www.laboratoire-labeo.fr/wp-content/uploads/2020/06/pestexpo-arboriculture-canepa.pptx.pdf

Cliquez sur l’image pour découvrir les résultats présentés lors du colloque final