Lutte contre la déprise vétérinaire pour le maintien d’un maillage territorial nécessaire à l’activité d’élevage en Poitou-Charentes
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Début 2021, les remontées, aussi bien par les vétérinaires que par les éleveurs, étaient alarmantes. Une première réunion le 12 juillet 2021 montre que chaque département de Poitou-Charentes avait déjà des zones de désertification vétérinaire et que chaque situation appelait des solutions différentes à court ou moyen terme.
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Élevage
Suite à cette réunion de juillet 2021, création d’un COPIL multi-partenarial et réflexion en groupes de travail
9 février 2022 : l’ensemble des partenaires décident de répondre à l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) sur le territoire Sud-Vienne et au PEI (Partenariat européen pour l’innovation) sur le territoire Poitou-Charentes. Les deux projets ont été retenus.
Poursuite des travaux pour répondre aux deux dossiers, qui a amené à définir les enjeux suivants :
- Maintenir la santé des cheptels grâce à un maillage vétérinaire suffisant. Ce dernier est gage de santé économique des exploitations et gage de qualité alimentaire
- Assurer le suivi de la santé des cheptels : surveillance sanitaire, bien-être animal
- Veiller aux impacts sur l’environnement (biodiversité, qualité eau) et sur la santé humaine : concept One Health
- Garantir la rentabilité des entreprises vétérinaires et des exploitations d’élevages
- Favoriser leur transmission
- Améliorer la qualité de vie des vétérinaires et des éleveurs
Elaboration d’un plan d’action et priorisation des actions à développer pendant la phase d’émergence du PEI. Mise en place de 4 groupes de travail sur les thèmes :
- Conforter la relation éleveur/vétérinaire au travers du conseil par une offre de différents niveaux de conseils individuels :
- BSE
- Suivis réguliers
- Contractualisation
- Développer de la synergie entre les structures vétérinaires :
- en formant (mise en place et assistance terrain) au suivi BSE par des cabinets référents
- par un partage de compétences, soutien, RH
- par un partage des gardes….
- Favoriser le recrutement des jeunes vétérinaires :
- Se faire connaitre au sein des écoles vétérinaires
- Les faire venir chez nous
- Les faire rester : Aides à l’installation (loi DDADUE), création d’un groupe de jeunes vétos, encadré par des coachs, création d’une charte « jeune véto/ véto expert »
- Favoriser les suivis sanitaires :
- Maintien d’une prophylaxie annuelle et évolution de la prophylaxie vers des objectifs sanitaires régionaux
- Bien-être animal : soigner tous les animaux (même ceux de faible valeur économique). Création de tickets de soins, financés par la collectivité
- Reconnaissance des coûts liés à l’éloignement
Objectifs
• Consolider le réseau de vétérinaires existant en veillant à court terme à ralentir autant que faire se peut l’arrêt de l’activité vétérinaire rurale et à moyen terme préparer le renouvellement des générations.
• De construire une boîte à outils, adaptable et qui réponde, en termes de désertification vétérinaire, aux différentes situations rencontrées sur le territoire de Poitou-Charentes. En effet les attentes entre une structure à 10 vétérinaires et une structure à 2 vétérinaires peuvent être différentes.
• De permettre le maintien d’un élevage de qualité nécessaire aux revenus des éleveurs et indirectement nécessaire à la santé humaine (one health), l’entretien des paysages (biodiversité), la souveraineté alimentaire.
Sur le territoire les effets du maintien du maillage vétérinaire se mesureront également par l’absence :
- De dégradation de la qualité sanitaire des cheptels,
- De la dégradation du bien-être animal,
- De l’arrêt d’exploitation pour manque de vétérinaires sanitaires.
Résultats
Dans le cadre de ce dossier, deux enquêtes ont été réalisées, auprès des structures vétérinaires et des éleveurs, afin de recenser les attentes de chacun et d’anticiper les actions permettant de maintenir un maillage vétérinaire suffisant à l’activité d’élevage de ce territoire
Ces enquêtes nous ont permis d’identifier 3 axes de travail :
o Synergie entre structures vétérinaires
o Favoriser le conseil et la prévention
o Favoriser le recrutement des jeunes vétérinaires
Ces 3 axes ont été déclinés en fiches action, l’objectif étant par la suite de les mettre en expérimentation
AXE 1 : SYNERGIE ENTRE STRUCTURES VETERINAIRES :
1.1 : Synergie entre cabinets
o Identifier les zones concernées par une problématique de maillage
o Mettre en relation les vétérinaires de ces zones
o Réaliser un état des lieux de leurs forces et faiblesses
o Identifier des objectifs en cohérence avec les ressources du groupe et leurs besoins
o Identifier des objectifs complémentaires pour une collaboration avec une structure référente
1.2 : Créer un poste de coordinateur régional qui :
o Travaille en lien entre les vétérinaires ambassadeurs, les différentes écoles vétérinaires françaises et étrangères et les interlocuteurs locaux
o Participe au recensement de la typologie, des besoins et des offres des structures vétérinaires de la région et oriente les candidats vers les structures adaptées
o Apporte un soutien dans les démarches administratives pour les structures vétérinaires, notamment en termes d’aide au logement de nouveaux arrivants
o Travaille en lien avec les équipes de communication digitale si option retenue pour communiquer sur les réseaux, réaliser et diffuser les livrets d’accueil
o Participe avec les ambassadeurs à la création et la réalisation d’opérations auprès des écoles vétérinaires et différentes rencontres professionnelles
1.3 : Les gardes partagées :
o Organiser une rencontre de l’ensemble des vétérinaires d’une zone et des partenaires
o Créer ensemble un système de gardes partagées pour les week-ends (dans un premier temps)
o Définir un modèle économique le surcoût des actes de week-end et le coût de l’astreinte
o Définir qui vend les médicaments et qui paye (participation des éleveurs..)
AXE 2 : FAVORISER LE CONSEIL ET LA PREVENTION :
2.1 : Synergie entre cabinets
Le bilan sanitaire d’élevage (BSE) bovins, un préalable à la rédaction de protocoles de soins nécessaire à la délivrance de médicaments
o Construire un modèle de BSE type à partir de données sanitaires, techniques et économiques
o Son déploiement pourra se faire de 2 façons :
o Formation en interne du cabinet vétérinaire demandeur : le vétérinaire de la structure demandeuse vient se former 2 jours dans un cabinet référent
o Délégation des BSE à une structure vétérinaire Référente : la réalisation des BSE est externalisée mais le suivi régulier de l’élevage reste au niveau du cabinet déléguant
2.2 : La contractualisation pour instaurer de nouvelles relations entre éleveurs et vétérinaires et pérenniser l’activité vétérinaire rurale afin de garantir les soins et la prévention
o Construire un modèle de contractualisation, associé à une charte d’engagement éleveurs et vétérinaires
o Ce modèle devra être acceptable par le vétérinaire et par l’éleveur aussi bien en termes de temps que de financement
o Son déploiement devra être standardisé, notamment par le biais de réunions d’information auprès des vétérinaires
AXE 3 : FAVORISER LE RECRUTEMENT DES JEUNES VETERINAIRES :
3.1 : Créer un réseau de vétérinaires ambassadeurs :
Un effort important de communication et de mise en réseau des cliniques de la région permettrait de donner une visibilité plus importante et permettre d’orienter de nouveaux jeunes praticiens dans des zones en tension
o Travailler en étroite collaboration avec les cliniques locales pour faciliter le processus de recrutement des étudiants et pour contribuer à la création de programmes de recrutement innovants et attrayants
o Établir et maintenir des relations avec les étudiants et les établissements d’enseignement vétérinaire pour informer les étudiants des postes dans les cliniques vétérinaires de la région
o Identifier les candidats potentiels parmi les étudiants et les encourager à postuler (stages, apprentissage..) dans les cliniques vétérinaires de la région
3.2 : Créer des moments conviviaux :
En arrivant dans une clinique, les jeunes vétérinaires doivent découvrir un nouvel environnement de travail, une nouvelle clientèle, parfois un nouveau département. Il est donc nécessaire de les aider à créer un réseau de connaissances
o Créer des moments conviviaux pour permettre les échanges entre les jeunes éleveurs et les jeunes vétérinaires
o Favoriser l’échange entre des jeunes qui vont se côtoyer professionnellement, et qui sont souvent issus de milieux différents
3.3 : La communication :
La mise en œuvre de solutions permettant d’améliorer la qualité de vie des stagiaires de longue durée et des jeunes vétérinaires nouveaux arrivants
o Livret d’accueil et site internet pratiques, modulables et personnalisables
o Une campagne de communication dédiée sur les réseaux sociaux
3.4 : La charte employeur – salarié :
L’accueil d’un nouveau vétérinaire au sein d’une structure peut être très différent. Pourtant c’est un premier ressenti qui peut être primordial pour retenir un futur associé
o Pour créer un environnement favorable à l’épanouissement d’un jeune confrère/consoeur
o Pour rappeler les besoins d’un jeune confrère pour assurer pérennité des recrutements