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HARIZONA : Helminthoses – Actions pour Raisonner les Interventions dans les Zones Ovines de Nouvelle-Aquitaine (2024-2028)

- Article actualisé le

L’utilisation du pâturage entraîne l’infestation des ovins par des parasites gastro-intestinaux qui pénalisent la santé et les productions. La quasi-totalité des éleveurs utilisent des médicaments anti-parasitaires. L’utilisation non raisonnée de ces produits a conduit à la sélection de parasites résistants. Il est urgent, pour les éleveurs, d’évoluer vers une gestion intégrée des parasites.

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# élevage# ovins# parasitisme# pâturage

Le projet consiste à mettre en œuvre, dans des élevages ovins laitiers et allaitants de la Région Nouvelle-Aquitaine, une combinaison de méthodes complémentaires associée à une utilisation raisonnée des anti-parasitaires, et à mesurer l’impact et la faisabilité de cette gestion intégrée du parasitisme par les strongles gastro-intestinaux sur différents indicateurs.

Différentes méthodes complémentaires, qui ont démontré leur intérêt en conditions expérimentales ou en conditions d’élevage lorsqu’elles ont été envisagées indépendamment les unes des autres, seront testées en combinaison en conditions d’élevage : modification de la gestion du pâturage, ajustement de la ration, introduction de caractères génétiques de résistance aux strongles gastro-intestinaux, … en association avec l’utilisation raisonnée des anthelminthiques. La combinaison testée sera définie avec chaque éleveur de façon à être adaptée à son système d’élevage.

L’efficacité de cette gestion intégrée sera mesurée sur les infestations parasitaires, sur la santé et le bien-être des animaux, sur la consommation des anthelminthiques et sur les performances zootechniques des élevages. La dimension sociale sera aussi prise en compte en évaluant la faisabilité de la mise en œuvre et l’impact sur le temps de travail.

Ce projet sera conduit par un groupe opérationnel multi-disciplinaire, regroupant des représentants des filières ovines allaitante et laitières possédant des compétences variées.

Objectifs

L’objectif général du projet est d’évaluer sur une période de 42 mois la faisabilité et l’efficacité de protocoles de gestion intégrée des strongyloses dans des élevages ovins laitiers et allaitants de la Région Nouvelle-Aquitaine.
L’un des objectifs spécifiques est de démontrer que l’application d’un protocole de gestion intégrée des strongyloses adapté au système est acceptable par les éleveurs sur la durée du projet.
Le projet produira des indicateurs techniques d’efficacité de la gestion intégrée pour maîtriser durablement le parasitisme gastro-intestinal chez les ovins laitiers et allaitants pâturants (régulation des infestations parasitaires, maîtrise des conséquences cliniques et zootechniques, réduction de l’utilisation des anti-parasitaires).
Des indicateurs relatifs au temps de travail et aux performances économiques seront aussi obtenus.
La combinaison des indicateurs techniques et sociaux et l’interrogation des éleveurs sur leur ressenti permettra de conclure quant à la durabilité de la gestion intégrée.
Le dernier objectif est de définir, à l’issue du projet, des recommandations communes à tous les membres du groupe opérationnel sur la méthodologie de définition d’un protocole de gestion intégrée propre à chaque élevage et de suivi de son efficacité

Résultats

Réunion de lancement

Le 4 décembre 2024 marque le début officiel du projet HARIZONA avec une réunion en distanciel des membres du COPIL. Quasiment toutes les structures partenaires ont pu être représentées à cette réunion (1 excusée).

La réunion s’est articulée autour de 3 axes :

  • Une présentation du projet par Carine PARAUD (Anses, porteur du projet)
  • Des échanges autour de l’action 1 du projet : Pilotage et animation
    • Chloé PELLERIN (Région Nouvelle-Aquitaine, co-financeur) est intervenue pour présenter les aspects administratifs essentiels
    • Les partenaires ont échangé autour de la création du logo, de la fiche de présentation du projet et des canaux d’échanges de documents
  • Des échanges autour du recrutement des éleveurs et du protocole pour l’action 2 du projet : Résistance aux anthelminthiques

Création du logo du projet

Au printemps, l’Anses et le Ciirpo (partenaire du projet sur la volet communication) ont collaboré avec un graphiste pour élaborer le logo du projet.

Homogénéisation des méthodes de coproscopies et coprocultures

Le 17 avril 2025, une demi-journée a été organisée à la clinique vétérinaire de Mirepeix (64) en présence de l’Anses, Qualyse, l’équipe « Gestion Intégrée des Parasites » de l’UMR INRAE/ENVT IHAP_Université de Toulouse, le CDEO et des vétérinaires des 8 cliniques des Pyrénées-Atlantiques participant au projet HARIZONA.

L’objectif était que les vétérinaires des 8 cliniques participantes, qui vont réaliser des analyses coproscopiques et des mises en coproculture dans le cadre du projet, repartent avec la même méthode de travail.

 

Demi-journée d’échanges dans les Deux-Sèvres

Le 3 juin 2025, une demi-journée d’échanges autour du projet Harizona s’est déroulée dans un élevage des Deux-Sèvres, à Vasles. Cette demi-journée a réuni 6 éleveurs participant au projet dans les Deux-Sèvres ainsi que les partenaires du département : Qualyse, Caveb, GTV79 avec 3 cliniques (MEVETO, Bocavet, Les Charmilles), le lycée agricole des Sicaudières, Alliance Pastorale, Anses et SDEO 79. Quelques structures hors du département ou non partenaires ont également fait le déplacement : GTV 87 et 86 avec 2 cliniques (OV’ALL et Vet’Santé Savigné), GDS79 et le lycée agricole de Montmorillon.

Une présentation générale du projet Harizona a été réalisée par l’Anses, avec des discussions autour des différentes actions qui seront réalisées dans les élevages. Le SDEO 79 a fait un point d’actualité sur les outils connectés disponibles et en développement pour les élevages ovins et l’Alliance Pastorale et le GTV79 ont présenté les activités de parasitologie de leur structure.

La demi-journée a été clôturée par des échanges riches entre les participants autour de la gestion du parasitisme par les strongles gastro-intestinaux.

Une demi-journée similaire sera organisée en septembre au CIIRPO, avec les partenaires et éleveurs des départements de la Creuse, la Vienne, la Haute-Vienne et la Corrèze.

      

HARIZONA Helminthoses – Actions pour le Raisonnement des Interventions dans les Zones Ovines de Nouvelle-Aquitaine (2022-2023)

- Article actualisé le

Les résistances des parasites aux traitements se multiplient dans les élevages ovins allaitants et laitiers. Il est urgent de changer les pratiques de gestion pour préserver l’efficacité des médicaments et maintenir l’élevage au pâturage. Ce projet vise à co-construire avec les éleveurs et tous leurs conseillers, un protocole d’évaluation de l’efficacité de stratégies alternatives de gestion.

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# élevage# ovins# parasitisme# pâturage

Un élevage ovin au pâturage, source d’infestations parasitaires

En Région Nouvelle-Aquitaine, la très grande majorité des brebis sont conduites au pâturage, avec des temps passés à l’extérieur plus importants que dans le reste du territoire français. Cette utilisation soutenue du pâturage, encouragée par les attentes sociétales pour des raisons de développement de l’agroécologie et l’amélioration du bien-être animal, entraîne l’infestation des ovins par des parasites gastro-intestinaux. Ces infestations pénalisant les productions, la quasi-totalité des éleveurs administrent des traitements anti-parasitaires à leurs animaux.

Des résistances aux traitements qui se multiplient et un parasitisme en évolution

L’utilisation non raisonnée des anti-parasitaires internes a conduit à la sélection de nématodes gastro-intestinaux (NGI) résistants à ces produits dans le monde entier. En France, en 1998, une enquête dans les élevages ovins allaitants de l’ouest, avait montré l’absence de résistance des NGI aux lactones macrocycliques, mais une forte prévalence des résistances aux benzimidazoles et au lévamisole. Depuis, des signalements de résistances aux lactones macrocycliques ont été rapportés dans différentes zones du territoire, et en particulier en Nouvelle-Aquitaine. D’autre part, le changement climatique est susceptible d’entraîner des modifications des traits de vie des parasites (extension de la période d’infestation, accélération des cycles) en conjonction avec une modification des pratiques d’élevage (extension des périodes de pâturage par exemple). Si la pression parasitaire et la prévalence des résistances venait à s’accentuer de façon simultanée, les éleveurs pourraient se retrouver dans une situation d’impasse thérapeutique, avec pour seule issue de rentrer les animaux en bâtiment pour les soustraire au risque parasitaire.

Des changements de pratiques qui deviennent nécessaires et urgents

La réduction de l’utilisation de ces médicaments apparaît donc aujourd’hui nécessaire. La filière ovine et tous ses acteurs doivent s’engager dans des démarches permettant cette réduction tout en préservant les performances zootechniques et économiques des élevages, de façon à assurer sa durabilité et celle de l’écosystème de la filière.

La meilleure utilisation des AH, qui se traduira par une réduction, consiste à passer d’une utilisation systématique à une utilisation raisonnée qui s’appuie sur un ensemble de recommandations : bon diagnostic, connaissance du statut de résistance du troupeau, traitement à la bonne dose avec un médicament adapté et bien conservé, mise en œuvre du traitement sélectif, … Une autre façon de réduire l’utilisation des médicaments est de mettre en place une gestion intégrée du parasitisme en utilisant des méthodes complémentaires qui permettraient de réduire le niveau d’infestation et/ou de ralentir les cycles. Parmi ces méthodes, on peut citer des méthodes spécifiques de gestion du pâturage, la distribution de plantes riches en tanins condensés, la vaccination, la sélection d’animaux génétiquement résistants, …

Des stratégies de gestion intégrée à évaluer

Cependant, ces différentes stratégies n’ont été que peu ou pas mises en œuvre en conditions d’élevage, et encore moins de façon combinée, et aucune donnée sur leurs effets à moyen terme sur la consommation d’anthelminthiques et sur l’évolution de la résistance n’est disponible.

Le passage d’une stratégie simple de maîtrise, reposant sur une administration systématique de médicaments, à une stratégie de maîtrise plus complexe, associant un raisonnement de l’utilisation des anthelminthiques à des méthodes complémentaires, nécessite la formation des éleveurs et de leur environnement technique, avec une mise à disposition d’outils permettant de guider chacun dans des choix adaptés à son contexte et ses pratiques d’élevage.

Ce projet se propose de construire un protocole d’évaluation multi-disciplinaire des solutions de gestion intégrée du parasitisme gastro-intestinal. Cette construction nécessite la composition d’un groupe opérationnel rassemblant des éleveurs et l’ensemble des intervenants en élevage ovin, de façon à tester des solutions adaptées à la diversité des pratiques d’élevage ovin en Nouvelle-Aquitaine et à garantir l’adoption durable de pratiques validées et la transmission d’un message commun.

 

Objectifs

Les objectifs de la phase d’émergence du projet sont de :
- Identifier les partenaires qui interviendront dans la phase d’évaluation : éleveurs, intervenants impliqués dans la gestion du parasitisme, partenaires intervenant dans l’évaluation des effets du changement de pratique (effets parasitologiques, zootechniques, économiques, effets sur le travail, sur la conduite de l’exploitation)
- Recenser les initiatives déjà existantes (en France ou à l’étranger), les caractériser et en évaluer les intérêts et les limites
- Construire le protocole d’évaluation de stratégies de gestion intégrée

Résultats

La réunion de lancement du projet Harizona a eu lieu le 30 janvier 2023. Cette réunion a regroupé tous les partenaires potentiels du futur projet. Elle a été l’occasion de mieux connaître chaque potentiel participant et de débuter les échanges sur les différentes actions qui pourront être incluses dans le futur projet.

 

 

Le 13 et 14 juin 2023, l’ANSES a participé aux Rencontres Nationales du Sainfoin qui avaient lieu à Troyes, organisées par la coopérative Multifolia et l’entreprise Mg2mix. Ces journées furent l’occasion de mieux comprendre la filière sainfoin et ses protagonistes, de recueillir les témoignages des utilisateurs de sainfoin et de réfléchir à comment cette plante pourrait être utilisée dans le cadre du projet Harizona.

 

 

La 2e réunion de projet a rassemblé tous les potentiels partenaires du futur projet le 19 juin 2023. Cette réunion a permis de définir plus précisément les actions qui vont composer les différents work-packages du futur projet..

 

Du 11 au 14 septembre 2023, l’ANSES a fait un voyage d’études dans la Loire et dans la Drôme pour y rencontrer des éleveurs pratiquant la gestion intégrée du parasitisme. Elle y a fait la rencontre de 7 éleveurs et éleveuses de brebis laitières, brebis allaitantes ou chèvres laitières très impliqués dans le dynamisme de leur territoire, et qui sont tous dans la démarche de mieux comprendre le parasitisme de leur troupeau et de protéger leurs animaux en utilisant mieux les molécules chimiques.

L’ANSES repart avec de nombreuses idées qui viendront nourrir la réflexion autour de la construction du projet HARIZONA, et notamment sur les méthodes complémentaires aux anthelminthiques qui seront proposées aux éleveurs.

Ce voyage a été permis grâce au Dr vétérinaire Michel BOUY qui a organisé les rencontres avec les éleveurs et éleveuses. Un grand merci à lui et à tous les éleveurs rencontrés pour leur accueil.

La réunion de clôture du PEI-Emergence a eu lieu le 15 septembre 2023. Cette réunion a regroupé tous les partenaires du projet qui sera déposé lors de l’appel à projet PEI-Fonctionnement. Elle a été l’occasion de présenter une première ébauche de la rédaction du protocole du projet HARIZONA, de discuter des rôles de chaque partenaire et d’évoquer les budgets. Elle a également permis de lister ce qu’il reste à faire avant le dépôt du projet.