Depuis les années 1960, l’agriculture urbaine a suscité l’intérêt des chercheurs et des urbanistes, devenant aujourd’hui une composante incontournable de la ville durable.
La FAO la définit comme une pratique agricole se déroulant dans les zones urbaines et périurbaines, mais son essence va bien au-delà de cette simple définition. L’agriculture urbaine prend des formes multiples, allant des potagers collectifs aux fermes hydroponiques innovantes.
Pour Pierre Aubignac, président de l’Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle (AFAUP), l’agriculture urbaine représente bien plus qu’un simple moyen de nourrir les villes. Au-delà de son aspect nourricier, elle offre des avantages environnementaux, sociaux et économiques, participant ainsi à la construction de villes plus résilientes et durables.
L’Agglomération d’Agen, dans le cadre du Grand Projet des Villes Rive Droite, s’engage à relancer le projet de Projet Alimentaire Territorial (PAT). En mettant l’accent sur le renforcement de l’approvisionnement local, le rapprochement entre agriculteurs et consommateurs, et la réflexion sur la qualité des produits, cette initiative vise à créer une dynamique favorable à l’agriculture urbaine dans la région.
De même, le projet de La Champignonne à Bordeaux, qui cultive des champignons dans un ancien blockhaus de la seconde guerre mondiale, illustre l’intégration réussie de l’agriculture urbaine dans la réhabilitation du patrimoine historique de la ville.
Des projets comme Aquacosy à Montauban ou La Champignonne à Bordeaux repoussent les limites de l’agriculture urbaine, explorant de nouvelles méthodes de production et de commercialisation. Toutefois, malgré leur potentiel, les porteurs de projets font face à des défis importants, notamment en matière de financement et de reconnaissance institutionnelle.
En conclusion, l’agriculture urbaine représente un levier essentiel pour construire des villes plus durables et résilientes. Les projets innovants et créatifs qui fleurissent dans les métropoles françaises témoignent de la capacité des citadins à repenser leur relation à l’alimentation et à l’environnement.