Lundi 20 avril 2018, Philippe Mauguin, PDG de l’Inra a été accueilli à Mirecourt par les agents de l’Unité de Recherche Aster. Il était accompagné par Christine Cherbut, déléguée aux affaires scientifiques, Benoit Dedieu, chef de département SAD et Christophe Roturier, délégué « Sciences en Société » à l’Inra. Des représentants de nos partenaires locaux : l’Université de Lorraine, le Grand Nancy et l’Etat en Région (D2RT) ont aussi participé à la visite du site et de ses installations.
La visite du PDG de l’Inra a débuté dans la grande salle de réunion de l’unité (une ancienne cave à fromage), par une présentation synthétique du positionnement scientifique de l’unité Aster. « Contribuer à la transition agro-écologique des territoires par la production de connaissances scientifiques, de méthodes et outils, et par l’accompagnement des acteurs de ces territoires. C’est le projet de l’unité de recherche Aster » rappelle la directrice de l’unité Fabienne Barataud à la direction générale de L’Inra et aux partenaires présents. Située à Mirecourt dans la plaine des Vosges, l’unité pluridisciplinaire est dotée d’une Installation expérimentale sur laquelle elle conçoit pas à pas depuis 2004 des systèmes agricoles autonomes et économes. Agronomie, zootechnie, sociologie, informatique, … les disciplines s’associent pour penser et évaluer de nouvelles pratiques agricoles à l’échelle d’une exploitation ou caractériser les évolutions de l’agriculture sur des périodes longues et des territoires variés. Au-delà de l’analyse, ces sciences permettent d’accompagner les différents acteurs sur les chemins d’une agriculture et de territoires durables.
Une unité qui analyse et conçoit des systèmes agricoles
Au cours de la matinée, Catherine Mignolet, a présenté quelques travaux déployés ces dernières années. Depuis 2016, l’unité a ainsi a caractérisé la diversité des cultures sur un grand bassin versant (base de données ARSEINE), analysé des dynamique agricole en France depuis 1970, repéré des facteurs d’émergence de cultures à vocation énergétique comme le miscanthus et développé des outils libres de droits pour reconnaître des zones spatialement homogènes (CAROTAGE, ArpentageS,)… Au cours de d l’exposé suivant, Fabienne Barataud a retracé la façon dont l’unité étudie les dynamiques d’acteurs et accompagne des démarches collectives sur des territoires. Ce travail de « recherche-action » mêle la science au plus près de la singularité des terrains et les formalisations qui en découlent. Xavier Coquil a conclu les échanges en positionnant les travaux de l’unité dans les champs de la conception et de l’innovation.
Associant des sciences de la nature et des sciences humaines, l’unité tente ainsi de répondre à plusieurs enjeux : développer une agriculture plus économe et autonome, mieux gérer la santé animale, construire des systèmes alimentaires localisés rentables tout en préservant les milieux.
240 hectares dédiés à la conception de systèmes agricoles durables au service des agriculteurs
Après une matinée d’échanges autour de ces projets et réalisations, les visiteurs ont écouté les témoignages des techniciens et ingénieurs en charge de la gestion de l’expérimentation système sur l’Installation expérimentale. Au milieu des troupeaux de vaches laitières et de brebis, le PDG et la déléguée ont pu observer et questionner les logiques qui portent ces modes d’agriculture : un élevage de vaches laitières en pâturage mixte avec les brebis, une alimentation strictement à l’herbe (pâturage et foin sans aucun concentrés), la mono-traite des vaches laitières et une toute nouvelle salle de traite mobile, le croisement de races, des veaux élevés par des vaches nourrices, des cultures associées diversifiées à destination de l’alimentation humaine,… Autant d’innovations développées pour mieux répondre aux enjeux du territoire auxquelles prennent part de nombreux visiteurs tout au long de l’année grâce à un dispositif original de partage d’expériences et de savoirs
Cette rencontre s’est axée autour des nouveaux modes d’organisation d’une exploitation agricole à très faible impact, insérée dans son territoire. Elle a permis de montrer lors d’un dernier échange comment ce travail s’insère actuellement dans une démarche de living-lab. Son objectif : construire un système alimentaire sain et local à l’échelle de Mirecourt et ses environs. Un bel exemple de « Science pour l’Action ».